Dans un contexte où la transition écologique devient l’enjeu majeur des Maîtres d’Ouvrage, plusieurs leviers s’offrent à eux pour réduire l’impact de leur activité. Si la construction des bâtiments et la maîtrise énergétique en phase d’exploitation sont maintenant bien connues et disposent de nombreux outils de décarbonation et de sobriété ; les interventions courantes peuvent également faire l’objet de choix impactants.
La commande publique permet en effet à l’acheteur de valoriser les candidats qui proposent la meilleure solution environnementale. Elle peut donc être mobilisée pour réaliser des travaux d’entretien ou des prestations d’exploitation à faible impact, intégrant des produits issus du réemploi ou écolabellisés.
Le réemploi :
En 2022, seulement 1% des matériaux de construction étaient réemployés[1] bien qu’une part importante soit en état de l’être. Cette proportion a vocation à augmenter très rapidement, en conséquence de la situation environnementale, et facilitée par plusieurs directives (notamment le projet européen FCRBE).
C’est donc tout naturellement que certains Maitres d’Ouvrages ont commencé à intégrer des considérations de réemploi de matériau (dans leurs marchés de travaux d’entretien courant par notamment) ; et que des entreprises de travaux se sont dirigés vers cette voie. Car si le réemploi de matériels nécessite la mise en place d’un processus de traitement, il présente également de forts avantages financiers.
Plusieurs mécanismes sont possibles :
L’entreprise dispose en propre d’un service de reconditionnement des produits. Dans ce cas, elle récupère des matériaux déposés dans le cadre de ses chantiers, les trie et conserve ceux qui sont en état d’usage. Les matériaux sont ensuite envoyés en atelier où ils vérifiés, nettoyés et préparés. Puis l’entreprise les réinstalle dans le cadre d’autres chantiers.
Les plateformes de réemploi. Plusieurs portails, comme Cycle Up ou Opalis, se sont développés et mettent en relation les ‘fournisseurs’ de matériels à réutiliser, avec les acheteurs.
A peu près tous les corps d’état et composants sont concernés :
- Sanitaires
- Chaudière
- Portail
- Dalles de sol
- Tuiles
- Luminaires
- Etc.
Plusieurs obstacles demeurent toutefois à aujourd’hui : un contexte normatif flou et la question complexe de l’assurance de ces produits.
– Le réemploi consiste en une vérification et un nettoyage de l’équipement, qui est ensuite utilisé dans un usage similaire
– Un matériau réutiliser est transformé pour un autre usage
– Un équipement recyclé subit un traitement plus lourd. L’élément se transforme et revient à l’état de matière
Les labels environnementaux :
Les labels environnementaux représentent un 2e levier fort permettant au Maitre d’Ouvrage d’orienter ses achats vers des produits à faible impact.
Des labels existent pour plusieurs types de composants : les peintures et revêtements, les matériaux bois ou encore les produits d’entretien ménager. Pour autant, la grille d’analyse de chaque label est différente : plus ou moins d’éléments de son cycle de vie sont jugés, et avec un niveau d’exigence plus ou moins fort. Il peut donc être difficile pour l’acheteur de s’y retrouver, et de différencier les labels réellement exigeants, de ceux qui relèvent plutôt du greenwashing.
Voici quelques-uns des principaux labels :
Peinture et revêtements | |
Menuiseries bois et parquets | |
Entretien ménager |
FSC par exemple, est souvent perçu comme plus rigoureux que PEFC sur les aspects de traçabilité de l’origine du bois, de préservation des écosystèmes et de respect des droits des travailleurs.
Autre exemple, ECOCERT se distingue par son exigence élevée sur la composition naturelle des produits, avec une obligation d’avoir au moins 95 % d’ingrédients d’origine naturelle.
Fiche de Déclaration Environnementale et Sanitaire (FDES) :
Si les périmètres d’analyse différent d’un label à l’autre, l’acheteur a toujours la possibilité de se référer à un cadre de référence : la FDES.
La FDES est une déclaration établie par le fabricant d’un produit, et qui présente ses informations sanitaires et environnementales, pour toutes les phases de sa vie. Le contenu de ce document est encadré par une norme et peut faire l’objet de vérification de la part de l’AFNOR.
Il constitue donc une grille de lecture complète et fiable des impacts d’un produit, mais plus complexe à appréhender !
Mettre en œuvre ces produits en tant qu’acheteur :
Chaque acheteur peut décider d’être proactif et exigeant en matière d’impact environnemental des produits utilisés. C’est souvent plus facile dans le cadre de petits travaux d’entretien courant, ou de prestations d’exploitation simple, mais aussi possible pour de plus grosses opérations de travaux.
Pour cela, l’acheteur peut décider de valoriser dans l’appréciation technique des offres, l’impact environnemental des produits proposés par le candidat. Il peut même aller plus loin et imposer l’utilisation exclusive de produits écolabellisés, ou exiger un pourcentage de matériels issus du réemploi.
Pour vous aider à mettre en œuvre ces leviers dans vos achats publics, contactez-nous par mail à l’adresse suivante sebastien.leclercq@odigo-conseil.com ou par téléphone au 04 13 94 13 24.
[1] Source : ADEME, Réemploi des matériaux de construction – rapport final, mars 2022